« Ça va barder »
Concours d’idées Petites Machines à Habiter
Maître d’ouvrage : CAUE de la Sarthe (72)
Architecte : Cédric Smal, Boris Nauleau et Camille Vassor architectes associés
Calendrier : Concours rendu en 2009
Surfaces : existant 140m² + extension 90m²
Coût travaux : 59 000 € H.T.
Acclimatation, nom fém. : action d’acclimater
Acclimater, verbe tr. 1. Action de placer / d’adapter un être à un nouvel environnement.
2. Introduire quelque part (une idée, un usage).
S’acclimater, verbe pron. réfl. 1. S’adapter à un nouveau climat, un nouvel environnement.
2. Accepter une nouvelle idée, une nouvelle coutume
« Dans l’urgence environnementale qui caractérise notre époque, il nous faut plus que jamais s’atteler à ce challenge : faire du nouveau avec de l’ancien. C’est le sens de l’appel à propositions architecturales qui a retenu l’attention d’une centaine de candidats. Faire acte d’architecture à partir d’une maison ordinaire, injustement oubliée de l’architecte, c’est rappeler la nécessité de transcender les contraintes prosaïques, bien sûr indispensables, et accepter de porter un regard poétique sur notre banalité. »
— Extrait du catalogue de l’exposition des résultats du concours
Programme du concours d’idée :
rénovation thermique, rénovation des façades et réaménagement intérieur d’une maison des années 1970.
Le projet :
Le pavillon des années 70 – demeure de 80% des français – apparaît aujourd’hui comme une aberration en terme de consommation d’énergie et de rapport à son environnement.
Notre démarche vise en premier lieu à le repositionner dans son contexte.
La prise en compte du climat permet de mettre en place une approche sensible à l’opposé d’une attitude qui consisterait à emballer uniformément et de manière indifférenciée l’ensemble des façades ou de créer un espace hermétique contrôlé sans rapport avec l’extérieur.
Ainsi, la prise en compte de l’ensoleillement annuel permet de cibler les zones à isoler (zones froides) et de profiter du rayonnement solaire pour réchauffer les espaces les mieux exposés.
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La contraction des espaces chauffés permet par ailleurs de démultiplier les peaux constituant les façades et de s’étendre vers le jardin.
Les interstices créés deviennent autant d’espaces tampons – isolés au nord et vitrés au sud, dans lesquels peuvent naître de nouveaux usages. Selon le climat ambiant et les saisons, ces espaces deviennent les prolongements des pièces existantes allant jusqu’à 90 m2 d’extension au total en été.
Il n’est pas recherché un confort uniforme dans toutes les pièces.
Au contraire, les différences de confort liées à l’orientation, la température extérieure et la situation des espaces permettent d’établir une géographie climatique du logement qui aboutit à la mise en place d’une dynamique vers le jardin relevant de l’acclimatation de la personne avec son milieu.
En plus des dispositifs d’aménagement intérieur dans la maison: mur de masse restituant la chaleur accumulée le jour (entre espace de vie et chambre ) et cloison mobile en polycarbonate entre séjour d’hiver et séjour d’été, une surface construite en porte à faux vers le jardin est rajoutée autour de la maison.
Cette coursive accueille des serres adossées préfabriquées dont la structure en profilés d’aluminium permet, selon l’orientation, la mise en place de verre ou de panneaux de bardage doublés d’un isolant.
Ce dispositif modulaire et adaptable permet de tenir compte au mieux du contexte et tend à être reproduit dans d’autres situations.
Ce choix est plus attaché à l’usage qu’à l’image en proposant une solution simple, disponible et appropriable qui réinterprète l’archétype de la véranda (traditionnelle extension de nos pavillons).
Il s’agit d’assumer l’héritage du pavillon plutôt que d’imposer une icône d’architecture contemporaine.